Le ministère de l’Economie, des finances et du développement a procédé à un échange de parapheurs, le mercredi 19 décembre 2018, dans le cadre de la signature d’une convention spécifique entre le gouvernement du Burkina Faso et celui du Royaume de Belgique.

« Nous avons rattrapé l’ambassadeur du Royaume de Belgique à l’aéroport international de Ouagadougou, le lundi 17 décembre 2018, pour la signature de cette convention dont les parapheurs s’échangent ce mercredi 19 décembre », a confié le ministre de l’Economie, des finances et du développement, Hadizatou Rosine Coulibaly. La signature de convention est intervenue entre le ministre de l’Economie et le premier conseiller de coopération, chargé d’affaires à l’ambassade du Royaume de Belgique au Burkina, Wim Schalenbourg.

Cette convention, d’une valeur de 45 millions d’euros, soit 29 518 065 000 F CFA, finance quatre piliers d’un montant total de 23 614 452 000 F CFA. Il y a également des réserves pouvant financer de nouvelles interventions ou des interventions en cours pour un valeur de 2 361 445 200 F CFA et la mobilisation d’experts internationaux de 3 542 167 800 F CFA.

Les quatre piliers sont l’appui au développement de l’entrepreneuriat inclusif et durable dans la région du Centre-Est pour une valeur de 15 742 968 000 F CFA et trois autres dont l’appui à la police de proximité, les droits sexuels et reproductifs à l’endroit de la femme et de la jeune fille et le renforcement des capacités, pour une valeur de 2 623 828 000 F CFA chacun.

Le choix du Centre-Est fait allusion à plusieurs critères qui sont que la région indique un score très faible alors qu’elle a un potentiel de développement économique très élevé. « C’est pour impulser le développement des entreprises et la création d’emplois dans cette région du Burkina Faso », a déclaré le premier conseiller de l’ambassade de Belgique.

Le projet va de 2019 à 2023 et sera mis en œuvre par l’Agence belge de développement (Enabel) dans le respect des principes de partenariat par la signature des contrats avec des experts chargés de réaliser chaque intervention et par la signature de conventions avec les ministères concernés.

Tour à tour, le ministre et le conseiller de l’ambassade n’ont pas manqué d’insister sur la spécificité de la convention. « Une nouveauté importante de ce programme est que la Belgique renonce à toutes les exonérations fiscales pour tous les équipements et services importés ou achetés dans son territoire dans le cadre de la coopération gouvernementale entre les deux pays », ont-ils informé.

Pour le ministre de l’Economie, c’est un bel exemple que donne la Belgique aux autres partenaires techniques et financiers en renonçant aux exonérations fiscales auxquelles elle a droit en tant que partenaire financier de ce programme. Le conseiller de l’ambassade fait savoir que c’est dans le cadre de la conférence sur le financement pour le développement tenue à Addis-Abeba en juillet 2015, où les pays ont conclu de soutenir la mobilisation des ressources locales pour financer le développement et demander aux partenaires techniques et financiers de consentir quelques sacrifices pour accompagner le développement de ces pays, que la Belgique renonce à ce droit fiscal.

Il ajoute : « Il n’est pas logique, en tant que bailleur, d’inciter un pays partenaire à augmenter ses recettes fiscales et d’exiger en même temps des exonérations fiscales. Pour contribuer à la mobilisation des recettes fiscales dans les pays partenaires et renforcer le régime fiscal national, la Belgique renoncera, pour la coopération, aux exonérations réservées aux bailleurs et se pliera à la législation fiscale normale du pays partenaire ».

La coopération gouvernementale Belgique-Burkina avait été interrompue pendant près de dix ans pour être renouée à partir de 2014 en réponse aux souhaits exprimés par les autorités de la Transition. Et la contribution de la Belgique au PNDES s’élève aujourd’hui à plus de 115 millions d’euros, soit plus de 76 milliards de F CFA.

Etienne Lankoandé (stagiaire)
Lefaso.net