L’hebdomadaire Conseil des ministres s’est tenu ce mercredi 9 janvier 2019 au palais de Kosyam, à Ouagadougou. A l’issue de ce conclave présidé par le chef de l’Etat Roch Kaboré, cinq ministres se sont prêtés aux questions des journalistes. Actualité oblige, la question des violences de Yirgou et la réduction du prix des hydrocarbures étaient les deux principaux sujets abordés.

Le premier à camper le décor est le ministre en charge de la Communication, Remis Dandjinou. Avant de laisser la parole respectivement à ses collègues du Commerce, de l’Administration territoriale, de la Sécurité et de la Solidarité nationale, le porte-parole du gouvernement a fait le résumé du Conseil des ministres. Selon lui, sept rapports ont été adoptés par le Conseil, dont un rapport au niveau du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement. Il s’agit d’un guide national de maturation et d’évaluation au préalable des projets et programmes.

Baisse du prix du carburant

Le mardi 8 janvier 2018, le gouvernement a annoncé une baisse du prix du litre à la pompe des hydrocarbures, de l’ordre de 20 francs CFA pour le super 91, 30 francs CFA pour le gasoil et 83 francs CFA pour le pétrole lampant.

Selon le ministre en charge du Commerce, Harouna Kaboré, le gouvernement continue d’observer l’évolution des prix des hydrocarbures au plan international et il n’est pas exclu qu’il y ait une diminution du prix à la pompe, si cette tendance baissière se poursuit. « Nous avons pris la décision de garantir qu’au cours d’une année civile, il n’est pas possible d’avoir une augmentation au-dessus de 100 francs CFA », a-t-il souligné. Si ce seuil est atteint, le gouvernement compte actionner automatiquement le mécanisme de la subvention pour que la population ne supporte pas trop les méfaits.

A la suite du ministre en charge du Commerce, la parole est donnée au ministre en charge de l’Administration, Siméon Sawadogo. Après avoir rappelé l’indignation et la condamnation par le chef de l’Etat des violences à Yirgou, ainsi que de tout le gouvernement, il a annoncé que le bilan des morts s’est alourdi. Le nombre de personnes qui ont perdu la vie suite à ces violences est passé de 46 à 49 personnes. Selon le ministre, les recherches et les enquêtes se poursuivent sur le terrain. « Nous voulons simplement rappeler que le Burkina reste un et indivisible et les populations qui y vivent devraient pouvoir vivre encore ensemble », a-t-il indiqué.

Une assistance aux 6 103 déplacés

Dans le même élan, le ministre de la Sécurité, Clément Sawadogo, a laissé entendre qu’il y a toujours des personnes qui sont portées disparues ; donc l’on ne peut pas, de prime abord, affirmer qu’elles sont mortes ou pas. D’autant plus que les recherches n’ont pas permis de découvrir d’autres corps sans vie. Il a demandé à la presse et à certaines organisations de la société civile de donner la bonne information et de ne pas remuer le couteau dans la plaie. Le ministre Sawadogo a rassuré les uns et les autres qu’un dispositif sécuritaire a été mis en place pour parer à toute éventualité.

C’est la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, Laurence Ilboudo/Marchal, qui a refermé cette série d’interventions. Avant ces violences à Yirgou, le gouvernement avait déjà dénombré plus de 47 000 personnes déplacées à cause du terrorisme. Pour Yirgou, l’on dénombre 6 103 personnes. Selon la ministre, il a été décidé de faire un camp à Barsalgo pour accueillir ces personnes afin de mieux les prendre en charge.

D’autres sites seront établis dans les communes de Kelbo, Arbinda et Djibo. Laurence Ilboudo/Marchal a ajouté que le gouvernement s’active pour venir en aide aux victimes, concernant les questions alimentaires, d’assainissement, de santé. « Au niveau de la santé, nous avons une équipe de psychologues qui va discuter pour permettre la stabilisation au niveau moral de ces personnes », a-confié la ministre. Elle a estimé la durée de ces camps de 6 à 12 mois, avant que la réinsertion des victimes soit effective.

Marcus Kouaman
(kmagaju@gmail.com)
Lefaso.net