La capitale burkinabè s’attèle à abriter la Vème session ordinaire du Conseil des ministres et de la Conférence des Chefs d’Etat du G5 Sahel, respectivement, les 3 et 5 février 2019. C’est en prélude à ces rencontres que s’est ouverte dans la matinée de ce jeudi, 31 janvier à Ouagadougou, une réunion préparatoire des experts.

De façon concrète, les travaux vont consister en une revue de toute la documentation (dont l’état de mise en œuvre des recommandations et instructions des sessions précédentes du Conseil des ministres), l’examen et la validation du rapport d’activités 2018 du Secrétariat permanent du G5 Sahel, l’examen du rapport d’audit organisationnel, l’examen et la validation du programme de travail annuel 2019, l’examen et la validation du projet de budget 2019. Les experts vont également plancher sur le cadre de suivi de la Conférence de coordination des partenaires et bailleurs de Fonds du G5 Sahel ainsi que l’ordre du jour du prochain Conseil des ministres.

Le secrétaire permanent du G5 Sahel, Maman Sambo Sidikou (à gauche) et Karfa Fayama, à l’ouverture des travaux des experts

« Le G5 Sahel, dans sa quête permanente de faire de ses pays membres, un espace intégré, riche et prospère au triple plan économique, politique et social, entend garantir la sécurité, la paix et le développement durable en vue de l’amélioration significative des conditions de vie des populations en proie aux violences de toutes sortes », a réitéré Karfa Fayama, secrétaire permanent chargé de la promotion des micro-finances, représentant le secrétaire général du Ministère de l’économie, des Finances et du développement (institution qui assure la tutelle technique du G5 Sahel au plan national, ndlr).

Exhortant les experts à cette tâche préalable, M. Fayama a, au passage, salué leur contribution dans la mobilisation de plus de deux milliards d’euros pour le financement de la première phase du Programme d’investissements prioritaires (PIP), lors de la Conférence de coordination des partenaires et bailleurs de Fonds du G5 Sahel tenue début décembre 2018 à Nouakchott, en Mauritanie (http://m.lefaso.net/spip.php?article86895).

Le Secrétaire permanent (SP) du G5 Sahel, Maman Sambo Sidikou, réagissant à des préoccupations sur l’opérationnalisation de la Force conjointe, a relevé qu’il y a des avancées, sans pour autant s’attarder sur les détails, qui relèveraient du volet militaire.

Aussi fait-il observer que mettre en place une telle force, requiert du temps. « Je ne veux pas faire de comparaison, mais l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique nord ; une organisation de sécurité et de défense collectives, ndlr) a mis combien de temps pour être ce qu’elle est aujourd’hui. Ce n’est pas une bonne comparaison, mais c’est cela la réalité.

Vue partielle des experts

Ce qui se passe est qu’au moins, notre Force conjointe, composée d’officiers des cinq pays qui travaillent ensemble, planifient ensemble et vont ensemble sur le terrain pour combattre l’ennemi. Ce n’est pas négligeable. Le moment viendra où tout ce dont on parle aujourd’hui ne sera qu’un souvenir », rassure M. Sidikou.

Nécessité d’œuvrer à la cohésion sociale dans les pays !

Toujours dans ses réactions aux préoccupations des journalistes, et en lien avec les conflits intercommunautaires observés dans certains pays membres du G5 Sahel, constituant ainsi un terrain fertile au phénomène terroriste, Maman Sambo Sidikou a également rassuré que ce volet relatif à la cohésion sociale s’inscrit au rang des priorités de l’organisation sahélo-sahélienne.

‘’Nous devons protection à notre population, c’est notre rôle premier. Nous devons aussi protection par le développement. C’est-à-dire qu’il faut que les populations sentent que les Etats sont présents à leurs côtés. D’où le Programme d’investissements prioritaires. (…). C’est un problème majeur que nous devons prendre en charge, et rapidement.

Il y a eu, le 21 janvier dernier à Niamey, une conférence sur les questions de relations entre Forces de sécurité, les populations et la justice, qui s’est penchée sur la question. Nous sommes tous d’accord qu’il faut faire un travail de sensibilisation, de cohésion sociale sur le terrain (le programme d’urgence a une composante cohésion sociale) ‘’, a-t-il confié en substance, insistant en outre sur le règlement des problèmes par le canal de la justice.

L’un des « moments forts » de cette rencontre de Ouagadougou sera le passage de témoin de la présidence en exercice du G5 Sahel du Niger au Burkina. Ainsi, après le Mali et le Niger, c’est le Burkina Faso qui va présider cette organisation pendant les douze prochains mois.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net